C’est au hall de l’hôtel Pullman Paris Tour Eiffel que nous rencontrons Roberto Gracia Saez pour la première fois. Et pourtant nous avons vécu un même évènement politique majeur à Kinshasa, il y a quinze ans, en République démocratique du Congo, sans nous croiser ni nous connaître. Nous avons le même âge ! Lorsque je lui pose la question sur ce qu’il retient des Kinois et Congolais: La gentillesse et l’hospitalité malgré le paradoxe, un grand pays aux ressources immenses dont la population croupie dans la misère. Et les Congolais, qui ont travaillé dans le programme de lutte contre le Sida de 250 millions $, malgré la diffamation et fausse accusation, ont toujours cru en Roberto Gracia Saez et l’ont soutenu.
Le 20 août 2006, nous nous étions tous les deux réfugiés à l’hôtel Memling de Kinshasa, sans nous connaître encore moins nous rencontrer. Ce jour-là, tous les apparatchiks et personnalités connues de Kinshasa, avaient trouvé refuge dans le plus historique hôtel belge de la capitale. En effet, le président de la Commission électorale indépendante (CEI), l’abbé Apollinaire Malu Malu devrait proclamer les résultats de l’élection présidentielle de juillet 2006 vers 20h00. Cette proclamation n’interviendra que plus tard dans la soirée, des émeutes avec coups de feu étant intervenues dans le courant de la soirée. Elles auraient fait officiellement 5 morts, mais plus d’une centaine des morts selon d’autres sources. Malu Malu proclama Alias Kabila vainqueur avec 44,81% des voix et Jean-Pierre Bemba avec 20,03%, eux deux étaient membres du gouvernement 1+4=0 ! Jean-Pierre Bemba était arrivé en tête des suffrages à Kinshasa et Bas Kongo. Louis Michel qui avait porté ces élections comme les premières au Congo, trouva une formule pour justifier le hold-up de son poulain Alias Kabila: “L’Ouest à voté Bemba et l’Est à voté Kabila”. Circulez, il n’ y a rien à voir !
Habitué à rencontrer des journalistes, Saez Roberto Garcia est apparu comme un homme simple, ouvert et souriant. Pas de langue de bois non plus une langue de soi des diplomates, lui qui a travaillé dans l’humanitaire. Roberto Garcia Saez affirme avoir fait un travail sur lui. Ses deux ouvrages: ONU soit qui mal y pense, devenu l’éléphant dans une chaussette et Dee Dee Paradize sont les fruits d’un travail thérapeutique. En procès contre le PNUD au tribunal des Nations Unies à New-York, Roberto Garcia Saez trouve la force d’affronter plus fort que lui. La machine onusienne est une broyeuse. Au lieu de laisser la rumeur se propager une traînée de la poudre, surtout que la presse et les médias s’en sont emparés. Il décide de résister, faire éclater la vérité mais surtout laver sa réputation. “La rumeur est la fumée du bruit.”, “Rumeur : le plus vieux média du monde.”, “La rumeur pousse comme une mauvaise herbe après un incendie de forêt.” Il prendra son courage pour affronter le PNUD, une machine broyeuse de l’ONU. Durant tout le temps du procès, il lui était interdit de parler aux journalistes. Il a donc écrit ses bouquins. Il a fallu quatre ans, pour être lavé contre la diffamation. Quatre ans à se regarder tous les matins devant un miroir en toute conscience et à se demander si on était encore le jeune homme honnête d’auparavant. A demander à ses parents, un couple d’ octogénaires, eux qui ont fui la dictature de Franco en Espagne, qui ont réussi en exil et se sont sacrifiés pour l’éducation de leurs enfants, s’ils avaient encore confiance en leur fils ? C’est son fournisseur européen en médicaments qui s’était sucré et non pas lui. Mais Roberto Gracia Saez a payé les pots cassés. Après une première audition de trois heures, par un homme de Scotland Yard, la police britannique, Roberto Gracia Saez sort de là lessiver. Il avait toutes ses photos et celles de sa famille, ses comptes en banque, ses voyages. Il s’est senti humilié et presque nu devant des inconnus.
A Kinshasa, la location des maisons et appartements ont quadruplés pour les Kinois, qui ont déserté le centre-ville pour laisser la place aux expatriés et agents onusiens, avec des jeeps 4×4 estampillés UN, qui s’alignent devant les grands restaurants, bistrots, Nganda dans une capitale où le Congolais vit avec -1 dollar par jour…l’image des agents Onusiens n’est pas luisant. C’est dans cet environnement de l’aide humanitaire onusienne que Roberto Garcia Saez dirige à la manière d’un chef d’entreprise pour plus d’efficacité, un programme colossal de lutte contre, le Sida de 250 millions de dollars. Son équipe d’une vingtaine de personnes à Kinshasa et une centaine d’Ongs partenaires éparpillés à travers ce pays continent. Les Congolais ne l’ont jamais abandonné et lui ont toujours manifesté l’amitié et loyauté.
Il a la quarantaine, Roberto Gracia Saez est beau, intelligent, argenté mais surtout puissant. Il a l’impression de tout maîtriser et contrôler, mais la situation va lui échapper. Roberto Garcia Saeza décidé en lieu et place des organismes onusiens trop chers à son goût, de faire un appel d’offre à des entreprises privées, pour les achats de médicaments pour la lutte contre le Sida, de la République démocratique du Congo. Guido Bakker, 41 ans, et Sijbrandus Scheffer, 63 ans, ont reçu des paiements d’un montant total de 650 000 £ (environ 100 millions de dollars) d’une société pharmaceutique danoise appelée Missionpharma en échange de les avoir aidés à remporter des contrats lucratifs, pour des médicaments vitaux destinés à la République démocratique du Congo. The Guardian de Londres
Vendredi 23 septembre 2015
D’anciens consultants de l’ONU emprisonnés pour des pots-de-vin sur des médicaments fournis à des “Africains affamés”
Guido Bakker condamné à un an et Sijbrandus Scheffer à 15 mois après avoir truqué des contrats pharmaceutiques pour la RDC
Deux anciens consultants de l’ONU ont été emprisonnés par un tribunal britannique pour avoir reçu des pots-de-vin pour truquer des contrats d’une valeur de 66 millions de livres sterling pour fournir des médicaments vitaux à la République démocratique du Congo. Guido Bakker, 41 ans, et Sijbrandus Scheffer, 63 ans, ont reçu des paiements d’un montant total de 650 000 £ d’une société pharmaceutique danoise appelée Missionpharma en échange de les avoir aidés à remporter des contrats lucratifs.
Scheffer a plaisanté en disant qu’ils gagnaient de l’argent en vendant des médicaments hors de prix “à des Africains mourants et affamés”, a déclaré le tribunal de la Couronne de Southwark à Londres. Condamnant les deux hommes mercredi, le juge Michael Grieve a déclaré: “C’est de la corruption dans le contexte d’une très importante subvention pour le soulagement de la maladie dans l’un des pays les plus défavorisés de la planète.” Se tournant vers les deux anciens travailleurs humanitaires alors qu’ils se tenaient sur le banc des accusés, le juge a déclaré qu’ils étaient coupables de corruption flagrante.
Il a déclaré : « La flagrance et la malhonnêteté étaient le thème de votre conduite à tous les deux en commettant ces infractions ». La paire espérait gagner jusqu’à 44 millions de livres sterling grâce à l’intrigue.
Scheffer, de Swanley, Kent, a été emprisonné pendant 15 mois tandis que Bakker, qui vit aux Pays-Bas, a été emprisonné pendant un an. Le couple pourrait sortir de prison dans des mois, car il est probable qu’ils n’auront à purger que la moitié de leur peine. Leur société, World Response Consulting, a obtenu des contrats du Programme des Nations Unies pour le développement pour lutter contre le VIH et le paludisme dans ce pays africain ravagé par la guerre.
Ils ont utilisé leurs connaissances internes pour divulguer des détails cruciaux à Missionpharma afin de « mettre le paquet » en faveur de la société dans son offre à l’ONU.
Les hommes, tous deux de nationalité néerlandaise, ont utilisé leur avocat basé à Londres, Patrick Orr, pour créer une entreprise afin de recevoir ces paiements corrompus. Ils ont déguisé leur argent par le biais d’un réseau de sociétés offshore et ont investi dans des propriétés dans certains des quartiers les plus exclusifs de Londres, notamment Maida Vale et Hampstead. Grieve a déclaré que les hommes étaient tous deux des partenaires égaux dans le complot, dont ils espéraient empocher des millions. Le juge a déclaré : « Il s’agissait, à mon avis, d’être votre fonds secret canalisé par un réseau d’entreprises afin de déguiser votre avantage, et pour vous de puiser en tant que partenaires égaux.
L’essentiel des dépenses en était destiné au marché immobilier londonien. «Je note votre motivation et votre désir sincère d’apporter votre aide aux personnes dans le monde qui en ont désespérément besoin. «Je pense que vous avez vu cela comme une opportunité de récupérer quelque chose pour vous-mêmes sous forme de paiement – une pension méritée – et vous l’avez saisie. Cela impliquait une malhonnêteté flagrante. Le tribunal a appris que les deux hommes étaient motivés par la cupidité financière et se sont vantés de la façon dont ils pouvaient gagner de l’argent avec des «Africains affamés». Dans un e-mail en mai 2006 adressé à Bakker sur la façon de « gagner beaucoup d’argent maintenant », Scheffer a écrit : « Il est clair que fournir de petites quantités de médicaments excessivement chers aux Africains mourants et affamés est un très bon début.
Les deux hommes ont caché leurs liens avec Missionpharma alors qu’ils faisaient la promotion de la société auprès de l’ONU. Scheffer a écrit que « ce serait une sorte d’Armageddon corporatif » si la vérité éclatait. Il a ajouté que les paiements pour les contrats devaient être « invisibles aux yeux de l’extérieur ». Mais en 2007, l’ONU a lancé une enquête sur les hommes et sur la façon dont les contrats ont été attribués. Ils ont été arrêtés l’année suivante.
Scheffer a été reconnu coupable d’avoir accepté ou obtenu des paiements corrompus, de commerce frauduleux et de transférer le produit du crime, et Bakker a plaidé coupable d’avoir accepté ou obtenu des paiements corrompus.
Orr, 48 ans, avait déjà été reconnu coupable de blanchiment d’argent et condamné à une peine de deux ans de prison avec sursis de 12 mois.
Le Tribunal de l’ONU a blanchi et innocenté Roberto Gracia Saez. Le PNUD a été condamné !
Humaniste, Roberto Garcia Saez a décidé de s’engager avec ses livres pour des causes qui lui tiennent à cœur en lançant l’opération 1 livre = 1 don : pour chaque livre vendu, un euro sera reversé à des associations de lutte contre le VIH Sida pour le bien-être des générations futures, à une fondation de soutien aux victimes de violences sexuelles en République Démocratique du Congo, et à une organisation qui donne des opportunités aux enfants défavorisés au Cambodge.« Les fléaux que sont le sida, le paludisme et la tuberculose frappent encore aujourd’hui des centaines de millions de personnes dans le monde et auront tué 3 millions de personnes en 2020. Ces livres sont une manière pour moi de partager mon expérience dans la lutte contre ces grandes pandémies et de sensibiliser les jeunes sur le fait que cette lutte n’est pas terminée. Il m’a semblé naturel que ces livres, à travers cette opération, participent à ce combat qui fait partie intégrante de ma vie professionnelle ».
24 SEPT. 2021 Freddy Mulongo Mukena, Réveil FM International